À la fortune du mot

< mardi 29 juillet 1997 >
Vocabulaire

Outre résident, les mots n'ont jamais manqué pour désigner une personne établie dans un autre pays que son pays d'origine...

Allogène. Les esprits éclairés ne confondront pas avec halogène ce contraire d'indigène et d'aborigène !

Aubain. C'était, aux temps féodaux, le nom de l'étranger protégé : soit qu'il vînt d'ailleurs (du latin alibi), soit qu'il arrivât d'un autre ban (francique alibanni). Quoi qu'il en fût, le droit que percevait le seigneur sur ses biens était... une aubaine !

Barbare. On sait que le terme s'appliquait, aux yeux des Grecs, à tous ceux qui n'avaient pas l'heur d'en être. Il dérive probablement d'une onomatopée qui évoquait un bredouillement, un langage incompréhensible.

Horsain. C'est ainsi que, par adjonction du suffixe -ain (cf. forain) à l'ancien adverbe de lieu hors, l'on nommait un étranger en Normandie.

Métèque. Avant de prendre le sens péjoratif que souligne la chanson de Moustaki, le métèque n'était rien d'autre, pour l'étymologie, que celui « qui change de résidence ». Au prix de certaines obligations, il était autorisé à exercer ses activités dans la cité athénienne.

Pérégrin. Personne libre qui ne jouissait pas du droit de cité à Rome, celui-là a rapidement été remplacé par pèlerin. Il ne survit plus, aujourd'hui, que dans le dérivé pérégrinations.

Rastaquouère. Tout aussi péjoratif que métèque, ce mot, qui nous vient d'Amérique latine, signifiait proprement « traîne-cuir ». Allusion à la culotte de cuir qui, en Argentine, signalait le vacher enrichi, et, d'une façon plus générale, le parvenu ?