On nous écrit...

< mardi 11 février 2003 >
Courrier

Mr... Impropre ! M. P., d'Angres, part en guerre contre « l'utilisation abusive et grammaticalement incorrecte de l'abréviation Mr. » À l'en croire — et nous le croyons d'autant plus volontiers que nous avons consacré un de nos tout premiers articles (1) à ce dérapage fort peu contrôlé —, cette dernière tendrait à s'imposer partout (sous-titres à la télé, courriers émis par certains services de l'Administration française, des caisses de retraite, et des organismes sociaux). « Restons français, insiste M. Petit, et proclamons que Mr n'a jamais voulu dire Monsieur dans la langue de Molière mais veut dire Mister chez nos voisins anglais. » Pas plus, du reste, que Mrs (abréviation anglaise de Mistress) ne signifie Messieurs (en réalité, MM.). La parité nous oblige-t-elle vraiment à mettre plusieurs hommes au même rang qu'une seule femme?

Drôle de quidam ! M. Dufourmentel, d'Anzin, nous interroge pour sa part sur la prononciation de quidam. Faut-il faire rimer l'intéressé, comme Littré le prônait, avec occident, ou bien plutôt avec Paname ? Cette dernière solution est la seule retenue par les ouvrages actuels, la nasalisation de la finale, de règle chez nos classiques, étant tombée en désuétude. Celle de dam (au grand dam de) fait de la résistance...

Quèsaco ? Qu'es a quo ? Pourquoi Bernard Pivot, s'étonne M. Leman, de Tourcoing, n'a-t-il pas avalisé la seconde de ces graphies puisqu'elle figure en bonne place dans le Larousse en dix volumes de 1963 ? Tout simplement, cher lecteur, parce que les seuls juges de paix reconnus aux Dicos d'or sont le Petit Larousse illustré et le Petit Robert... dans leur dernière édition ! Dura lex...

(1) La Voix du Nord du 26/3/96 ; À la fortune du mot, page 9.