Le français,
une langue à défendre ?

< mardi 10 septembre 1996 >
Complément

Convient-il vraiment de s'en réjouir ? La langue française est, à n'en pas douter, la plus défendue au monde... On ne compte pas moins de cinq cents associations dûment répertoriées et chargées, officiellement ou non, de sa survie. Il n'est d'ailleurs pas rare que les étrangers fassent des gorges chaudes d'un tel prosélytisme : les Américains en particulier, qui sont tout sauf des puristes, s'amusent volontiers de l'importance que nous attachons, par exemple, au respect de l'orthographe... Inutile de préciser qu'ils n'ont pas compris grand-chose à la croisade de Bernard Pivot lorsque celui-ci, en avril 1992, a transporté sa dictée, avec armes, bagages et dictionnaires, dans l'enceinte ô combien symbolique de l'ONU ! Mais cette prolifération des organismes de défense, pour réconfortante qu'elle puisse paraître de prime abord, ne laisse pas, au fond, d'être inquiétante : une langue que l'on éprouve le besoin de défendre avec cette opiniâtreté est, à coup sûr, une langue qui n'est pas au mieux de sa forme... Pour la modique somme de 60 F, ceux que la cause intéresse peuvent déjà se procurer auprès de la Délégation générale à la langue française (1, rue de la Manutention, 75016 PARIS ; tél. (1) 40 69 12 00) le Répertoire de ces organisations et associations œuvrant pour la promotion de la langue française. Beaucoup plus modestement, nous nous efforcerons, au gré des rubriques à venir, de vous en présenter quelques-unes. Avec une préférence marquée, cela va sans dire, pour celles qui déploient l'essentiel de leurs activités au sein de notre propre région...