Guy Rouvillain,
honnête homme du XXe siècle

< mardi 16 juillet 1996 >
Complément

Puisque ces colonnes ont aussi pour objet de saluer ceux qui œuvrent pour la langue française, comment ne pas joindre notre voix au concert de louanges qui fut donné en la mairie d'Armentières, le 29 juin dernier, à l'occasion du départ en retraite de M. Guy Rouvillain, proviseur du lycée Ile de Flandre ? Certes, ladite voix paraîtra bien fluette en regard de celles, autrement autorisées, de Maurice Schumann et du recteur Varinard... De même que ces quelques lignes d'hommage feront piètre figure auprès des distinctions officielles qui, depuis longtemps, sont venues récompenser l'inlassable activité de cet honnête homme du vingtième siècle. Mais allez faire taire l'admiration, lorsqu'elle ne doit rien à la flatterie ! Le discours que prononça, pour la circonstance, cet amoureux fou des mots fut, restons simple, le plus beau que nous entendîmes jamais. Sans doute parce qu'il n'était pas qu'un discours, justement, et que la paille des mots, si douillette fût-elle, s'y avérait impuissante à recouvrir le grain des choses. Peut-être aussi parce qu'il disait ces choses sans fard aucun, avec pour seul manteau cette élégance qui est le propre de ceux qui maîtrisent la langue et à qui — privilège rare — il est loisible de tout dire sans jamais blesser. Qu'il est beau, le purisme, quand il a pour sœur la tolérance ! Quand, loin d'exclure, il jette un pont entre notre époque et celles, si semblables au fond, qui l'ont précédée... Guy Rouvillain, fort heureusement, n'est pas perdu pour tout le monde, et surtout pas pour la Renaissance française du Nord-Pas-de-Calais, dont il est le secrétaire général. Il n'appartient plus qu'à vous d'aller grossir ses rangs !