À la fortune du mot
Quand elles se garderaient bien de l'ébruiter, nombreuses sont les locutions à avoir vu le jour autour d'une table de jeu. En voici quelques exemples, parmi beaucoup d'autres !
Être à la bourre. Cette dernière n'était autre qu'un jeu de cartes. L'expression se disait de l'infortuné qui perdait gros et se voyait contraint, plusieurs fois de suite, de doubler le pot...
Rentrer bredouille. Avant de s'appliquer au chasseur malheureux, l'adjectif qualifiait celui qui, au trictrac, ne pouvait que constater le triomphe de son adversaire alors que ses dames n'avaient pas même quitté la case départ : comme enlisées dans la... berdouille !
Faire chou blanc. Il s'agit là de la prononciation berrichonne de « coup blanc » (pas la moindre quille abattue en trois boules).
Prendre une culotte. Aux dominos comme au billard, être culot revenait à se laisser surclasser par ses adversaires. Rien d'étonnant à ce que, sur le modèle bien connu de la veste, on en soit venu à prendre une culotte !
Faire la pige. À l'origine, l'expression renvoyait à cette forme de tirage au sort dont sortait vainqueur celui qui, au terme d'une progression pas à pas, parvenait à marcher sur le pied de son adversaire.
Mettre à côté de la plaque. Celle-ci était en fait la cible horizontale d'un jeu normand, à l'intérieur de laquelle il convenait d'envoyer le palet.
Savoir de quoi il retourne. La retourne, on le sait, est la carte que l'on découvre sur le talon et qui constitue l'atout. Connaître ce dernier est en effet la moindre des choses si l'on veut gagner !