Peaux de banane

< mardi 6 mai 1997 >
Vocabulaire

Nous ne voulons pas parler de celles qui jalonneront le parcours des candidats mais des traquenards que nous tend le vocabulaire politique. Morceaux choisis :

Ballottage. Ça ballotte mieux avec deux t ! Le candidat qui sortira chocolat du second tour pourra toutefois se consoler avec un ballotin, qui, lui, n'en prend qu'un.

État. La majuscule s'impose pour désigner un pays, un gouvernement. C'est ainsi que l'on écrira : « Depuis qu'il a dissous l'Assemblée, le chef de l'État est dans tous ses états. »

Extrême gauche, extrême droite. Pas plus de trait d'union qu'à centre gauche ou centre droit, ne confondons pas avec extrême-onction ! L'extrémiste, s'il gagne rarement les élections, perd toujours son accent circonflexe.

Maire adjoint. Les dictionnaires continuent à l'ignorer, lui préférant le classique adjoint au maire. Mais il s'impose de plus en plus sur le terrain, sans doute parce qu'il est jugé plus flatteur. On ne voit pas pour quelle raison ce bizut se verrait gratifier d'un trait d'union : le proviseur adjoint et le rédacteur en chef adjoint n'y ont jamais eu droit...

Référendum. Les accents sont de mise, même si referendum reste accepté par nombre de dictionnaires, à titre de variante.

Veto. Au contraire du précédent, ce mot n'a toujours pas été francisé : il est donc invariable et ne prend pas d'accent. Les puristes ont longtemps considéré l'expression opposer son veto comme pléonastique, veto signifiant déjà, en latin, « je m'oppose ». S'il semble bien qu'ils se font aujourd'hui plus conciliants, mettre son veto n'en conserve pas moins leur faveur.