À la fortune du mot

< mardi 8 août 2000 >
Vocabulaire

Nos lecteurs savent depuis longtemps que l'étymologie, cela peut être... poilant. Cette colonne en est une preuve supplémentaire !

Au poil et à la plume. Si vous l'êtes, bravo ! Votre compétence s'exerce sur de multiples terrains. L'expression nous vient évidemment de la chasse.

Avoir du poil aux yeux. A priori, cela n'a rien de très viril. Mais quand on sait qu'en argot l'œil et l'anus, c'est du pareil au même...

Avoir un poil dans la main. Si vous vous activiez, c'est sûr, ledit poil n'aurait pas le loisir de vous pousser dans la paume !

Brave à trois poils. Homme très courageux selon Larousse, fanfaron et matamore pour Robert : il est heureux que l'expression ait vieilli ! Il ne s'agirait pas des trois pointes représentées par les (?) moustaches et la barbiche des soldats sous Louis XIII. Ce poilu avant la lettre devrait bien plutôt son surnom au velours à trois poils, de qualité réputée supérieure.

Chercher du poil sur les œufs. Dans son Dictionnaire de la langue verte, Delvau disait dès 1867 que le « tondeur d'œuf » était un homme « méticuleux, tracassier, insupportable par ses minuties, sa recherche continuelle de la petite bête ».

Reprendre du poil de la bête. Cette locution trouverait son origine dans la croyance, tout homéopathique, selon laquelle le poil d'un animal ayant mordu, appliqué sur la morsure qu'il avait faite, la guérirait. Au fond, on n'agit pas autrement, remarque Claude Duneton, quand au lendemain d'une cuite on vide un verre d'alcool pour chasser la gueule de bois !