À la fortune du mot

< mardi 21 septembre 1999 >
Vocabulaire

Elles ont bien changé, nos grand(s)-mères, et pas seulement sur le plan de l'orthographe : les accessoires qui suivent sont à renvoyer tout droit à Épinal, au sein des images du même nom ! Honorons-les tout de même d'un regard ému, leur étymologie en vaut la peine...

Besicles (ou bésicles). Ces lunettes un tantinet désuètes doivent beaucoup à la pierre fine nommée béryl, qui aurait servi, par le passé, à fabriquer des verres de loupes. Le mot s'est d'ailleurs écrit bericle, ce en quoi il rappelle l'allemand Brille, de même sens.

Chandail. Songe-t-on encore qu'il s'agit là de l'abréviation populaire de marchand d'ail ? Ce dernier se reconnaissait en effet, à la fin du XIXe siècle, au maillot de corps en gros tricot qu'il portait le matin aux Halles de Paris, pour se protéger du froid.

Chapelet. Mais pourquoi donc a-t-on coiffé du nom de « petit chapeau » le collier que l'on égrène pour compter ses Pater et ses Ave ? Tout simplement parce qu'on lui trouvait une ressemblance avec la couronne de roses dont on cernait la tête de la statue de la Vierge : le chapelet de grande taille ne reçut-il pas, par une association d'idées comparable, le nom de rosaire ?

Chignon. Si tout le monde s'accorde à faire descendre le mot du latin catena (chaîne), on s'interroge davantage sur les raisons qui l'ont conduit, en un premier temps, à désigner la nuque, puis la masse de cheveux la recouvrant. Entendait-on par là faire allusion à la chaîne des vertèbres ? À moins que ce ne fût à celle qui, parfois, entravait le cou du prisonnier ? Nous n'irons pas, quoi qu'il en soit, nous crêper l'intéressé pour si peu !