À vous la parole !

< dimanche 14 mai 2006 >
Courrier

C'est la langue que vous voudriez avoir bien pendue ? Confiez-nous vos doutes, pour peu évidemment qu'ils soient dans nos cordes...

M. O., de Pont-à-Marcq, souhaite nous voir préciser le sens de la peu courante expression quoi qu'on en ait. Elle signifie « malgré le dépit qu'on en a ». Longtemps contestée, cette tournure est aujourd'hui de bon aloi. Il s'agit en fait d'une variante de la locution classique malgré qu'on en ait, « quelque mauvais gré qu'on en ait ». Cette dernière est bien le seul cas, soit dit en passant, où l'on est fondé à user de malgré que...

G. L., de Tourcoing, hésite à apostropher Bernard Pivot pour avoir écrit dans un récent article que « la virgule, tout humble qu'elle est, a assez de malice (...) pour changer le sens d'une phrase ». Bien lui en prend, car l'indicatif a longtemps été la règle après le tour concessif tout...que. Il l'est encore mais l'usage, qui n'aime rien tant qu'utiliser le subjonctif là où il ne s'impose pas, l'a fait admettre dans ce cas précis. N'écrit-on pas, il est vrai : « si humble, quelque humble qu'elle... soit » ?