Vanitas vanitatum...
Si il fallait désigner le phénomène de société de ces dix-huit derniers mois, il n'y aurait vraissemblablement pas photo : ce serait le « selfie », encore appellé « égoportrait» (« auto-portrait » eût fait par trop obsolette). Quelle rage, quelle frénésie se sont emparées de la plus part de nos congénères, pour qu'ils veuillent ainsi se photographier impromptus sous toutes les coutures, de préférence au côté d'une star du showbizz, d'un sportif de haut vol, voir d'un grand de ce Monde ! N'y aurait-il pas là, insinuent plus d'un sociologue, un zest de narcissisme ? Ou, du moins, un besoin effreiné de reconnaissance, au sein d'une civilisation qui, presqu'inévitablement, nous condamne à l'anonymat ?
S'il (élision obligatoire)
vraisemblablement
appelé
autoportrait
obsolète
s'est emparée (quand deux sujets non coordonnés sont en gradation pour qualifier une seule et même chose, le verbe s'accorde avec le plus rapproché)
la plupart
impromptu (il s'agit ici de l'adverbe, invariable, et non de l'adjectif)
showbiz
voire (adverbe signifiant « et même », qui n'a rien à... voir avec le verbe)
monde (pas de majuscule, il n'est pas question du journal !)
insinue plus d'un sociologue (à moins qu'il n'exprime une action réciproque, le verbe se met au singulier quand son sujet a pour déterminant plus d'un)
zeste
effréné
presque inévitablement (le « e » de presque ne s'élide que dans le nom presqu'île)