L'homme chocolat
De toutes les fêtes que lui proposaient le calendrier, celle de Pâques était le plus ardamment attendue. Non que la religion — tant sans fallait, d'ailleurs ! — tint une grande place dans son existance, mais parce que, de façon plus terre-à-terre, il rafollait du chocolat. Lui en offrir, quelque fût la circonstance et sous quelque forme que se soit, c'était la certitude de ne jamais mettre à côté de la plaque : noir ou blanc, au lait ou aux noisettes, truffes ou prâlines, tout lui était bon, d'autant que l'habitude — il s'était mitridatisé — le mettait à l'abris des crises de foi... Alors, ne doutez pas que de ces poules, de ces oeufs et de ces cloches zélées il ne faisait qu'une bouchée !
proposait (le sujet est « le calendrier »)
ardemment (de l'adjectif ardent, avec un « e »)
tant s'en fallait
tînt (il s'agit ici d'un subjonctif imparfait, imposé par la locution conjonctive de cause non que)
existence
terre à terre
raffolait
quelle que fût (toujours en deux mots devant un verbe)
que ce soit (pronom démonstratif)
pralines
mithridatisé (de Mithridate, dernier roi du Pont, qui inspira une tragédie à Racine)
abri
crise de foie (on ne confondra pas, quand le contexte y prédisposerait, avec l'homonyme foi)
œufs
cloches ailées