Sacré solfège !

< octobre-novembre 2023 (H.-S. 130) >

Que la musique adoucit les mœurs faisait jusque ici consensus. On en imaginait pas pour autant qu'elle put soigner, voir guérir… Sur les réseaux sociaux, ses vertus thérapeuthiques ne font pourtant aucun doute : seraient concernés acné, grippe et infections en général. Certains sons influraient même — en bien, il va s'en dire ! — sur l'évolution du cancer. Bref, ce sacré solfège, hier cauchemard des potaches, nous revient sous la forme d'un solfège sacré aux fréquences quasi-miraculeuses ! Faut-il préciser que la science se montre au mieux septique, au pis alarmiste ? Elle craint que ce qu'elle prend pour des chimères n'incitent les malades à se détourner de traîtements plus conventionnels, seuls susceptibles de les tirer d'affaires.

 

adoucît (le mode d'une subordonnée sujet est le subjonctif, ici à l'imparfait parce que la proposition principale est à un temps du passé. Une concordance des temps moins stricte accepterait adoucisse, mais non le présent de l'indicatif adoucit)

jusqu'ici (le « e » de jusque s'élide toujours devant une voyelle)

On n'en imaginait (le ne est indispensable dans ce tour négatif)

qu'elle pût (la chose est présentée comme improbable, d'où le subjonctif)

voire (synonyme de et même)

thérapeutiques

seraient concernées (acné est du féminin, au même titre que grippe et infections)

influeraient (ne pas oublier le « e » propre aux désinences du premier groupe)

il va sans dire

cauchemar

quasi miraculeuses (le trait d'union après quasi ne se justifie que devant un nom)

sceptique

n'incite (le sujet est ce que, et non chimères)

traitements (il n'y a jamais eu d'accent circonflexe)

les tirer d'affaire