Un bon petit diable !

< août 2023 (no 507) >

Est-on fondés à baptiser un nouveau né du nom du Dieu des Enfers ? La société a d'abord répondu par la négative, le procureur de Saint-Malo, à la suite d'un signalement en bonne et dûe forme de l'officier d'état-civil, craignant que le prénom Hadès ne nuisît à l'intéressé. Mais les géniteurs ne se sont pas laissés destabiliser et la justice leur a finalement donné gain de cause, l'ingérance de l'État dans la sphère privée ne se conçevant que pour des motifs graves. Ce qui n'était pas le cas, ledit prénom ne présentant, aux yeux de la juge des affaires familliales, aucune consonnance ridicule ni péjorative. S'il suffisait en effet de boycoter certains prénoms pour ne plus avoir de moufflets infernaux, cela se saurrait !

 

fondé (on ne peut être suivi d'un participe passé au pluriel que quand il remplace familièrement nous et que, loin d'être un indéfini, il renvoie à des personnes clairement identifiées)

nouveau-né

du dieu (la majuscule ne convient qu'à une religion monothéiste)

en bonne et due forme (le participe passé du verbe devoir ne prend d'accent circonflexe qu'au masculin singulier)

état civil (pas de trait d'union)

ne nuisît (il ne peut s'agir ici, après un verbe de crainte, que d'un subjonctif, en l'occurrence l'imparfait, d'où l'accent circonflexe qui le distingue du passé simple de l'indicatif)

laissé (le pluriel ne se défendrait que si les géniteurs en question faisaient l'action exprimée par l'infinitif au lieu de la subir)

déstabiliser (au contraire de Nations unies)

ingérence

concevant (la cédille n'est possible que devant les voyelles « a », « o » et « u »)

familiales

consonance

boycotter

mouflets

saurait