À vous de jouer
« Pourtant, que la pub est belle ! », semble nous dire l'écrivain Blaise Cendrars dans ce texte de... 1927. Elle le serait plus encore si ne s'y étaient glissées cinq vilaines fautes. Les repérerez-vous sans coup férir ?
« La publicité est la fleur de la vie contemporaine ; elle est une affirmation d'optimisme et de gaîté ; elle distrait l'œil et l'esprit.
C'est la plus chaleureuse manifestation de la vitalité des hommes d'aujourd'hui, de leur puissance, de leur puérilité, de leur don d'invention et d'imagination, et la plus belle réussite de leur volonté de moderniser le monde dans tous ses aspects et dans tous les domaines. Avez-vous déjà pensé à la tristesse que représenteraient les rues, les places, les gares, le métro, les palaces, les dancings, les cinémas, le wagon-restaurant, les voyages, les routes pour automobiles, la nature, sans les innombrables affiches, sans les vitrines (ces beaux joujoux tous neufs pour familles soucieuses), sans les enseignes lumineuses, sans les boniments des hauts-parleurs, et concevez-vous la tristesse et la monotonie des repas et des vins sans les menus polychromés et sans les belles étiquettes ?
Oui, vraiment, la publicité est la plus belle expression de notre époque, la plus grande nouveauté du jour, un Art.
Un art qui fait appel à l'internationalisme, au polyglotisme, à la psychologie des foules et qui bouleverse toutes les techniques statiques ou dynamiques connues, en faisant une utilisation intensive, sans cesse renouvellée et efficace, de matières nouvelles et de procédés inédits. »
Il fallait écrire gaieté (la variante gaîté est obsolète), tout neufs (tout est ici un adverbe, il reste donc invariable), haut-parleurs, polyglottisme et renouvelée.