Nom d'un pape !
Benoît fait partie de ces prénoms prisés des souverains pontifes, en raison de leur valeur spirituelle. En voici une liste non limitative, assortie d'un bref éclairage étymologique...
Anastase. D'un mot grec signifiant « action de se lever » et, par extension, « résurrection » !
Boniface. À l'origine, c'était celui qui « avait un bon destin », conformément au latin bonifatus. Le Moyen Âge a préféré traduire : « celui qui fait le bien », croyant y déceler le verbe facere, « faire ».
Célestin. Il faudrait tomber soi-même des nues pour ne pas deviner que celui-là... tombe du ciel !
Grégoire. Le rapport avec la religion est moins flagrant, le grec grêgoros ne connotant guère que la vigilance. Les férus de Nouveau Testament se souviendront pourtant du conseil de saint Pierre : « Soyez sobres, et veillez ; car le démon, votre ennemi, tourne autour de vous. » (1re épître, V, 8)
Innocent. Faut-il rappeler ici que l'innocent, au regard de l'étymologie, est d'abord « celui qui ne nuit pas » ? Tout un programme !
Léon. Est-ce par masochisme que les premiers chrétiens ont plébiscité ce prénom qui renvoie aux lions avec lesquels ils eurent trop souvent maille à partir ?
Pie. Quand il ne s'applique pas à la robe d'un animal composée de blanc et d'une autre couleur, l'adjectif (exclusivement féminin, soit dit en passant) signifie « pieux ». Qu'ajouter ?
Théodore. Comme pour son équivalent inversé et féminin Dorothée, il est là question d'un « don de Dieu ». Peut-on rêver mieux pour un pape officiellement choisi par l'Esprit saint ?
Urbain. Le plus adéquat puisqu'il est formé sur urbs, c'est-à-dire Rome. La bénédiction papale ne se délivre-t-elle pas urbi et orbi ?