Marieurs de mots
Douai. Quand on n’a ni écharpe ni relais médiatiques, il faut savoir se replier sur les moyens du bord : à l’école des Blancs Mouchons, on a compris que les mots coûtent moins cher à marier que les homosexuels. Sous la houlette de leur maître perpétuel Jean-Luc Dellacherie, élèves de CM1 et de CM2 se sont donc remis à la tâche, forts du succès remporté il y a deux ans par leur Malle aux marmots. Pour ceux qui auraient manqué l’épisode précédent (et notre article du 2/7/02), il s’agit d’ajouter à nos dictionnaires un brin académiques quelques mots qui doivent plus à la poésie qu’à la tradition lexicographique. De ces vocables que l’on nomme, peut-être pour souligner ce qu’ils supposent d’évasion et de vagabondage hors des sentiers battus, « mots-valises ». Aucun doute : l’édition 2004 de ce « lexique de mots enfantasques » est digne de son aînée. Nous n’en voulons pour preuve que cette « alimamentation », heureux équivalent de l’allaitement maternel, et qui fera boire du petit-lait à plus d’un !
Le Touquet. Autre merveilleux marieur de mots, notre ami et regretté confrère Robert Lassus, qui a pris possession de son ultime demeure, l’autre mardi, dans cette station de la Côte d’Opale qu’il aimait tant et qu’il a si souvent éclaboussée de son humour. Nous ne pensons pas jouer les (petits) rapporteurs en révélant qu’il était un lecteur attentif de cette rubrique. La moindre des choses était de l’y accueillir une dernière fois et de témoigner notre sympathie à sa femme et à sa fille. Puissent-elles trouver un peu de réconfort dans l’idée que, là-haut, son irrésistible trait de crayon ne sera pas de trop pour dérider un Créateur qui a toutes les raisons du monde, ces temps-ci, d’être morose.