Enfin la semaine française !

Un de perdu, dix de retrouvés...

< mardi 9 mars 1999 >
Chronique

Il ne faut jamais désespérer des pouvoirs publics, telle est la leçon — somme toute rassurante — que nous nous plaisons à tirer de la reconduction, du 13 au 21 mars, de l'opération « Le français comme on l'aime ». À entendre, c'est vrai, certains dignitaires du régime, et non des moindres, prôner il y a peu l'usage de l'anglais, « langue de communication universelle », on commençait à se demander si le mot francophonie ne s'était pas, peu ou prou, égaré sous les dossiers du réalisme économique. Il n'en est rien, heureusement, puisque après toutes ces « semaines anglaises », celle qui vient sera consacrée, à l'initiative de notre* ministre de la Culture et de la Communication, Mme Catherine Trautmann, à la langue française. Efficacement orchestrée sur le terrain par les Délégations régionales aux affaires culturelles, cette nouvelle manifestation a, sur le papier, tout pour nous plaire. D'abord parce qu'elle fait fi de toute frilosité pour miser sur la dimension conviviale, et pour tout dire ludique, de notre langue maternelle. Ensuite et surtout parce que, rompant avec la formule par trop abstraite et vague des précédentes éditions, les auteurs du projet ont choisi, cette année, de livrer à notre imagination dix mots précis, que nos lecteurs découvriront, si ce n'est déjà fait, dans les colonnes ci-contre. Mesurée à la seule aune du Nord-Pas-de-Calais, de Merville à Escaudœuvres en passant par Noyelles-Godault, l'idée a séduit et mobilisé tous ceux qui — écolier, animateur bénévole ou artiste de renom — se sont découvert là un patrimoine commun. Il ne reste plus qu'à souhaiter que cet enthousiasme, que nous nous empressons de partager, ne retombe pas dès le 22 mars. Faute de quoi les esprits chagrins, il en est toujours, auraient beau jeu de stigmatiser une politique... à la petite semaine, voire de fredonner, à l'instar de la regrettée Dalida : « Des mots, encore des mots, toujours des mots » !

* Ce notre nous permet, hypocritement, de ne point choisir, en matière de féminisation, entre Maurice Druon et Lionel Jospin...