Ça va sans dire, mais ça...
ne va pas mieux en le disant !
L'écrit fait peur, certes. Mais, quand il s'agit de faire éclater nos lacunes au grand jour, l'oral ne donne pas davantage sa part au chien. Petit inventaire des mots qui fâchent, et qui seraient fondés à... se fâcher !
Almanach. À moins de s'appeler Bouvard, on fait rimer ce mot avec nana. La finale [k] ne se fait entendre qu'en liaison avec une voyelle.
Anse. Si vous saisissez « la anse », ce n'est pas dans le sac !
Auvent. Ceux, nombreux (surtout dans le Sud), qui s'empressent de « monter le auvent » à peine arrivés sur le terrain de camping doivent penser que le mot commence par un « h ». Mais autant en emporte l'auvent...
Barœul. Qu'il soit question de Marcq ou de Mons, se garder d'imiter les journalistes parisiens qui le font rimer avec œil ».
Carrousel. Ne pas confondre avec Cadet Rousselle : il y a deux « r » et un « s », et non l'inverse !
Déjeuner. L'habitude se répand d'avaler avec les croissants la syllabe du milieu. On se demande bien pourquoi : on n'a pas affaire à un « e » muet !
Embrasse. Est-ce la peur de mettre le feu aux rideaux ? On entend de plus en plus prononcer ce mot comme s'il ne comptait qu'un « s ». Cette ganse de passementerie a pourtant bien vocation à embrasser pour retenir...
Gent. Se garder de faire entendre le « t » final, ce mot étant le parfait homophone du prénom masculin.
Gnou. Le prononcer comme gnon pourrait vous en valoir un !
Handball. Tous ceux qui croient que l'intéressé fait écho à football, basket-ball et volley-ball oublient que le mot est d'origine allemande, et non anglaise.
Moelle. Pour la prononciation, mieux vaut l'aligner sur Wasquehal que sur Loos-en-Gohelle.
Rébus. Faites confiance au professeur Nimbus : ne mettez pas le « s » final au rebut !
Sourcil. Celui de votre interlocuteur peut se froncer si vous faites entendre le « l ».
Tagliatelle. Prononcer ici le « g », c'est prendre le risque d'avoir l'air nouille.
Entre le débat qui promet d'être plus « z'houleux » et les « z'homards » qui ont tué François de Rugy, le « h » aspiré conserve, et de loin, la première place sur le podium de la prononciation fautive. Pas sûr, par exemple, que vous identifiiez d'entrée de jeu la « même housse » sous la « mémousse ». Ni que vous compreniez d'emblée que ce député qui a « été tué » à la tribune n'est pas mort : on s'est contenté de le conspuer !