En matière d'étymologie,
on se creuse souvent la tête
pour des prunes !
Sur la liste des envies de Christophe Dechavanne, gageons que figure désormais en bonne place celle de récupérer son permis. Ne vient-il pas de se le faire retirer pour avoir tutoyé les 220 km/h sur autoroute ?
Inutile de préciser que la « prune » promet d'être à l'avenant ! Mais pourquoi diable ce nom de fruit pour désigner une amende ?
Ce qui semble certain, c'est qu'il y a prune et prune. Celle de l'expression « pour des prunes » symbolise une chose sans valeur, à l'instar de la guigne — entendez la petite cerise — ou de la nèfle. Mais allez défendre cette thèse auprès de celui que la maréchaussée vient d'épingler ! Il y a ainsi peu de chances pour que l'animateur de Coucou, c'est nous ! traite par le mépris la contravention qui l'attend : cette sorte de prune est, par définition, toujours trop salée...
Alors les hypothèses les plus diverses ont été avancées. Glissement de l'amende à l'amande, laquelle, par sa petitesse, peut évoquer, pour peu que l'imagination soit au rendez-vous, un noyau de prune ? Fruit du prunier, qui, dans une autre vie, aurait en argot désigné le policier ? Une histoire de couleur, le papillon en question ayant peut-être, un jour, été violet, donc proche de... l'aubergine qui, au même titre que sa descendante la pervenche, était habilitée à le déposer sur votre pare-brise ? Mais ladite aubergine aurait fait son apparition en 1971, alors que la prune, dans cette acception, serait attestée dès 1957. Encore raté !
Moins pittoresque mais plus crédible, le constat que la prune, tout comme sa consœur la pêche, a, dans notre lexique volontiers imagé, souvent représenté un coup, un gnon. De là à invoquer une blessure infligée au... portefeuille, il n'y a qu'une épaisseur d'essuie-glace, non ? D'autant que le regretté Claude Duneton n'a pas hésité, en son temps, à jeter dans cette balance-là le poids de son expertise :
Ce qui est plus que probable, c'est que, le moment de surprise passé (Ciel, mon permis !), l'animateur vedette de TF1 n'aura pas bronché, renonçant même à faire valoir qu'il était, en l'occurrence, protégé à vie par son saint patron. Il est vrai que le risque était grand de se voir répondre quelque chose comme « La ferme, célébrité ! »