Le tourisme au Kenya

Une question de vie ou de mort...

supplément du 11 mai 2008

Nous ne pousserons pas la naïveté jusqu’à penser que dans tout voyageur sommeille un philanthrope ! À l’inverse, ce serait faire injure à nos lecteurs que de les supposer indifférents au sort d’un pays qui dépend, pour une large part, de son industrie touristique : un milliard de dollars de revenus en 2007, près de 14 % du P.I.B. ! C’est dire la menace que la crise de confiance consécutive aux émeutes de décembre (la chute de la fréquentation est estimée à 80 % pour le premier trimestre 2008) fait peser sur le développement économique du Kenya et, partant, sur la nécessaire réduction de la pauvreté. Le danger est peut-être plus grand encore pour la faune et pour l’équilibre écologique, miraculeusement préservé jusqu’ici, de ce jardin du monde. Ainsi, dans le Mara (1672 km2 de savanes, de montagnes escarpées et de forêts où les animaux vivent en totale liberté), la défection massive des touristes et le déficit qui en résulte (plus de 50 000 dollars par mois) font que l’organisme qui gère la réserve n’est plus en mesure de lutter efficacement contre le braconnage ; pas davantage, quand leur bétail subit l’attaque d’un prédateur, d’indemniser les éleveurs massaïs, lesquels, par représailles, pourraient bientôt s’en prendre aux fauves. On comprend que le gouvernement, fraîchement remanié, s’attache à convaincre le touriste qu’il ne court aucun risque dans les parcs animaliers, ce dont nous pouvons témoigner. C’est qu’il y va de l’avenir d’un pays réputé parmi les plus stables d’Afrique... et qui le vaut bien !

 

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