La croisière s'est (bien) amusée
avec Jean-Claude Duquesnoit !

supplément du 1er septembre 2013

C'est ce qu'à bon droit d'aucuns appelleraient la « jurisprudence Dany Boon » : quand un Chti arrive au terme de la croisière du même nom, il brait deux fois. La première de tristesse, comme il sied à l'heure où les vagues montent à l'âme. La seconde de rire. Cette fois encore, la tradition aura été pleinement respectée puisque le dernier (bon) mot de la semaine a été laissé, cela ne s'invente pas, à l'un des chansonniers attitrés du Théâtre des... Deux Ânes, Jean-Claude Duquesnoit ! Un Chti lui aussi — le bougre est de Wasquehal —, mais surtout une bête de traits d'esprit comme on en voit peu.

Programmation ô combien judicieuse et appropriée au contexte, quoi qu'il en soit : grain de folie, déferlante de calembours, portrait volontiers décapant d'une société qui ne s'en va que trop souvent, elle aussi, à vau-l'eau. On songe à Bedos, pour le regard acéré et sans concession sur les ridicules et les turpitudes du microcosme politique. À Devos plus encore, et à son univers si cohérent qu'il en devient absurde. Mais c'est toujours à Duquesnoit que, toute honte bue, l'on en revient, comme à son inimitable poésie : avec ce magicien du verbe, les mots sont autant de colombes qui se laissent docilement extraire du chapeau pour s'envoler aussitôt au firmament de la langue...

Plus d'un siècle après Rimbaud, cet autre naufragé volontaire de l'écriture qui n'avait pas son pareil pour jeter l'encre, Jean-Claude Duquesnoit a, définitivement, fait du Costa Voyager un bateau ivre. De bonheur, celui-là.

 

Retrouvez cet article (avec les photos qui l'accompagnent) dans sa présentation originale, tel que La Voix du Nord l'a publié.