Le Mandarin Oriental :
plus qu'un hôtel : un mythe !
supplément du 25 mars 2012
De l’usurier Gobseck et de sa demeure, pour souligner à quel point ils étaient indissociables, Balzac écrivait joliment : « Vous eussiez dit de l’huître et de son rocher. » Si l’on ne craignait d’avoir à préciser à qui échoit le rôle de la perle, à qui celui de l’écrin, on pourrait assurément en dire autant de Bangkok et de l’Oriental, lesquels, excusez du peu, ont lié leurs destinées en… 1876 ! Si de cet hôtel régulièrement présenté comme l’un des tout meilleurs de la planète on sort frustré, c’est uniquement de ne point savoir ce qu’il convient d’y admirer le plus : son imprenable situation en bordure de la Chao Phraya, cerise sur le croissant d’un petit déjeuner qui avait pourtant tout pour se suffire à lui-même ; l’excellence de ses installations, au pinacle desquelles trône un spa récemment coiffé d’un espace ayurvédique et qui tient la gageure de réconcilier tradition et modernité ; l’efficacité d’un service présent toujours, importun jamais. Mais c’est peut-être, tout bien pesé, que l’essentiel est ailleurs : ce qui fait, à n’en pas douter, que les lieux ont ici une gueule d’atmosphère, c’est qu’y flottent les mânes des écrivains qui les ont célébrés, de Joseph Conrad à Graham Greene, en passant par Somerset Maugham. Le plus sûr moyen de les croiser est sans doute d’aller errer dans la partie historique du palace, du côté de l’étonnant et dépaysant Authors’ Lounge. N’hésitez pas à y prendre le thé sans vous soucier en rien de faire tourner les tables : au Mandarin Oriental, l’esprit est toujours là !
Retrouvez cet article (avec les photos qui l'accompagnent) dans sa présentation originale, tel que La Voix du Nord l'a publié.