L'étain, c'est nous !

(Plouay - 2013)

D'aucuns se sont sans doute demandé si, pour souffler dignement la dixième bougie de la désormais fameuse Dictée de Plouay, ils n'auraient pas affaire à une rétrospective de la feue décennie. C'est que leur ex-gourou, devenu grand twitteur devant l'Éternel, avait en son temps ouvert la voie ! Dans sa roue, c'est certain, chacun se fût derechef baladé dans ce petit village morbihannais que nous connaissons bien, accommodé de nos récurrentes bérézinas sur le front de l'Eurovision, félicité de l'insolente longévité de nos grand-guignolesques marionnettes, récrié contre l'insigne maladresse d'un ministre prompt à décorer ses ouailles apeurées, amusé de ce plénipotentiaire par trop enclin à peaufiner sa plastique...

D'autres, quand ils seraient payés pour savoir que ces épreuves ne sont jamais de la tarte, se seront néanmoins attendus que, pour la circonstance, on leur resservît du gâteau. Non, certes, du kouign-amann : les allogènes prendraient feu et concluraient au favoritisme ! Mais une forêt-noire dégouttante de chantilly, des profiteroles d'autant plus chou qu'on les aurait nappées d'une affriolante sauce au chocolat, voire plusieurs croquembouches élégamment surmontés d'une figurine naïve symbolisant le candidat, studieusement penché sur son pupitre ? À moins qu'un inédit et exotique makrout ne vînt mettre tout le monde d'accord, condamnant l'aula tout entière à pédaler dans la semoule !

D'autres enfin se seraient bien vu proposer, en cette festive occurrence, un synopsis qui fît la part belle au nombre dix. Et ceux-là de chiader préventivement, par crainte d'une dysmnésie aussi soudaine qu'inopportune, les dysarthries et les discarthroses, le distique riche en dissyllabes, les disgracieuses dyschromies, la si dissuasive dyspareunie, sans oublier les dissonances, avant-courrières de dissensions... Nul doute qu'au grand dam de l'étymologie le café fort, pour assimiler ces extravagants distinguos, n'ait été finalement préféré au déca ! Au demeurant, absous par avance est le pécheur éventuel : le dernier mot ne doit-il pas rester, en ce jour béni des dieux de l'orthographe, à la... distraction ?

 

TEST

Tout se doit, aujourd'hui, de rimer avec anniversaire ! C'est évidemment le cas des mots qui suivent, qu'il ne reste plus qu'à écrire comme il convient...

- commissaire, fourmilière, canadair ou Canadair, cimetière, haubert (pour les juniors) ;

- scorsonère, pamphlétaire, cathéter, nycthémère, rastaquouère (pour les seniors amateurs) ;

- alcyonaire, stathouder ou stadhouder, trochanter, vomer, jonkheer (pour les seniors professionnels).