Le petit Nicolas a cinquante ans !

(Mons-en-Barœul, 2009)

à la mémoire de Daniel Palerm

Quand il n'aurait lui-même rien d'un échalas et que plus d'un média serait enclin à lui faire sa fête, il ne sera pas question cette fois de l'époux — nullement marri pour autant — de la belle Italienne ! Au reste, ce quinqua-là a doublé le cap du demi-siècle il y a quelque cinq ans et ne paraît plus guère, depuis lors, d'humeur à jubiler : c'est qu'en pleine débâcle boursière les craques ayant trait au pouvoir d'achat sont pour le moins contre-indiquées ! Nous voulions bien plutôt parler de ce mouflet, dessalé s'il en fut, qui égaya notre adolescence de ses bouffonneries. On se les arrache aujourd'hui comme on se les est toujours arrachées, le ciel fût-il, dans l'intervalle, malencontreusement tombé sur la tête du scénariste...

Les pourquoi d'un tel plébiscite ? D'abord l'humour dudit scénariste, riche de sous-entendus par-delà l'ingénuité apparente du propos. Ensuite la nostalgie. Celle d'une école où les récréations ne se seraient jamais doutées qu'elles deviendraient un jour des espaces interstitiels de liberté. On jouait d'ailleurs moins, alors, avec un référentiel bondissant qu'avec un ballon, et le quidam qui vous chapitrait parce que vous le lui envoyiez sur l'occiput était un pion qui — dame ! — ne faisait pas encore partie du « personnel d'éducation et de surveillance d'établissement d'enseignement ». Une simplicité ô combien rafraîchissante en ce début de vingt et unième siècle où l'on n'ose appeler chat un animal de compagnie digitigrade...

Mais aussi, autour de notre polisson, quel raccourci de l'humaine condition ! Ici le crack dont les connaissances — pardon, les acquis cognitifs — épatent moins que la propension à fayoter ; le cancre là, qui, loin de jouer les chouchous ou les faux culs, gosse au vu de tous, le poêle à portée de main. Entre ces extrêmes, une soupe au lait, qui a ses poings pour tout potage ; un assoiffé de gymnastique, qu'eussent enthousiasmé les aérobics échevelées des années quatre-vingt ; un goulafre, qui, lui enjoignît-on de mettre son hyperphagie en veilleuse, ne peut résister à l'appel des fars. Un fils à papa, enfin, dont les ébouriffantes montres-bracelets actionnent les châsses de Nicolas : de quoi expliquer certains caprices de l'âge mûr !

 

TESTS

Écrivez sans vous tromper ces mots qui commencent par les trois syllabes de Nicolas... quand leur orthographe différerait quelquefois de l'original !

nickel, nivellement, nitroglycérine ; choléra, quolibet, coyote ; laïus, labyrinthe, lapalissade (juniors) ;

nivôse, nystagmus, nietzschéen ; codicille, coccyx, kopeck ; lamantin, lallation, lapis-lazuli (seniors amateurs) ;

knickerbockers, nicol, nizeré ; cochylis, choane(s), kolinski ; latanier, lazzarone, lapiaz (seniors professionnels).