Hip, hip, hip, euro !

(École supérieure de commerce de Lille, 1999)

L'euro est arrivé ! Sans se presser : on n'est pas aux pièces, celles-ci n'étant appelées à alourdir nos porte-monnaie qu'à l'aube du vingt et unième siècle. Le temps pour chacun d'entre nous de s'accoutumer à ce bouleversement sans précédent, à côté duquel l'adoption du nouveau franc, il y a quelque quarante ans, était finalement bien peu de chose... Mais déjà les coûts s'affichent, déjà des chèques se libellent dans la nouvelle devise : cette fois, on n'est pas près de faire machine arrière !

Sa valeur n'était pas officiellement arrêtée que l'heureux euro avait la cote. Pour un peu, ses partisans se seraient autorisé, comme aux plus belles heures de la Coupe du monde, un tonitruant : « Et un ! Et deux ! Et trois... euros ! » Comment ne pas s'attendrir, il est vrai, à la pensée que, d'une extrémité à l'autre du continent, on acquerra désormais sa choucroute, sa pizza ou son bifteck avec la même monnaie ? En ces jours de canonnades et de frappes aériennes, tout terrain d'entente, fût-il futile, est bon à prendre...

Au bout du compte, je vous en fiche mon billet, il ne se trouvera plus que les auteurs de dictées pour continuer à se payer de mots et verser une larme sur le sort des pesetas espagnoles ou des escudos portugais... en attendant de s'apitoyer, un jour prochain, sur celui des drachmes grecques. Dame ! c'est qu'il leur faudra dorénavant se casser le tronc pour en exhumer de la ferraille inédite et des espèces qui fassent trébucher : ici une obole moyenâgeuse, là des sesterces surgis de l'Antiquité... En orthographe, quoi qu'on en dise, l'ennui naît de l'uniformité !

 

TEST

Parlons franc ! Pour peu que vous vous qualifiiez, in extremis ou haut la main, vous ne gagnerez pas des mille et des cents... Tout enrichissante qu'est cette épreuve, elle s'est toujours voulue désintéressée : ici, les dictionnaires suppléent les tiroirs-caisses, et c'est par le biais du savoir que l'on bâtit sa fortune !