Finale des Dicos d'or, ce soir, à l'Opéra de Paris

Encore un coup de tutu ?

Finale nationale 1998
(Palais Garnier, Paris)
samedi 16 janvier 1999

Le moins que l'on puisse dire, c'est que Bernard Pivot a de la suite dans les idées : après les hospices de Beaune et leur célèbre musée du vin, en novembre dernier, c'est au tour du palais Garnier, ce soir, de marier l'orthographe au tutu ! Notre région fera-t-elle bonne figure dans cet antre réputé de la danse classique ? Tout le laisse penser a priori, nos représentants ayant d'ores et déjà réussi un grand écart comme on en voit peu : celui qui sépare le petit rat Caroline Dussart (onze ans), formé au collège Voltaire de Wattignies, de Louis Polard, fringant coryphée de quatre-vingt-deux... ballets ! La première, qui concourra dans la catégorie des cadets, habite Templemars, ce qui sonnera agréablement aux oreilles de tous ceux qui n'ont pas oublié les exploits répétés, il y a quelque dix ans, de son concitoyen Jacques Frammery. Quant au second, un senior professionnel de Doingt-Flamicourt, dans la Somme, son patronyme dit assez que sa préparation a dû être studieuse !

Ces deux figures emblématiques, qui prouvent déjà qu'à l'instar de Tintin l'orthographe se pratique à tout âge, recevront le renfort de douze de leurs compatriotes, qui défendront avec la même détermination les couleurs du Nord, du Pas-de-Calais, de l'Aisne et de la Somme. Quand cette sympathique équipe serait actuellement dans ses petits chaussons, ignorant tout de la chorégraphie que lui a concoctée cet empêcheur de danser en rond qu'est Bernard Pivot, pas un qui ne rêve de faire une pointe jusqu'à la tribune, lorsque sera venu le moment de la remise des trophées ! Peut-être cet heureux sort échoira-t-il, chez les seniors amateurs, au professeur de mathématiques Claude Vanhaverbeke, de Faches-Thumesnil, dont on guettera avec intérêt les premiers pas dans une finale ; au Fertois — ô combien chevronné — Daniel Palerm, lequel peut se targuer, pour sa part, d'une cinquième participation depuis 1988 ; ou encore à la récidiviste Thérèse Rohizki-Wronski, dont beaucoup se souviennent qu'elle a déjà offert un titre de championne de France junior, en 1986, à Fouquières-lès-Lens.

Sans doute faudra-t-il également compter, pour cette danse, avec les (jeunes) loups : pour ne citer qu'eux, la cadette Marie Garré-Solano, de Saint-Pol-sur-Ternoise ; les juniors François Jacquet, de Caumont ; Olivier Jonglez, de Villeneuve-d'Ascq ; Lucile Fontaine, de La Motte-au-Bois. Mais, pour ceux-là comme pour les cent soixante autres candidats à la victoire finale, il s'agira d'abord de tenir fermement la barre durant l'exercice, d'éviter la glissade, de fuir la culbute... et de ne jamais se laisser prendre aux pirouettes verbales d'un Pivot passé maître, on le sait, dans l'art du rond de jambe. Sinon, le titre aura tôt fait de tirer sa révérence et l'on comptera, à l'heure des bilans, plus d'un... jeté !