Est-ce parce que la finale avait pour thème le cerveau ?
Le Nord relève la tête !
Finale nationale 2002
(Cité des sciences et de l'industrie, Paris)
mardi 28 janvier 2003
On avait a priori tout à craindre d'une dictée qui se déroulerait à La Villette : n'était-ce pas là envoyer les finalistes à l'abattoir ? Quelles vacheries Bernard Pivot, ce spécialiste de la mise en boîte, allait-il, une fois de plus, leur réserver ? On devait rapidement se rassurer. Si Luc Ferry, retenu à Porto... Alegre (ça ne s'invente pas), manquait finalement à l'appel, nos représentants furent, eux, exacts au rendez-vous : deux Dicos d'or et un de bronze, il y a belle lurette que le Nord n'avait plus été à pareille fête ! Le maître des lieux lui-même ne se fit pas faute de le souligner, en remarquant que, pour la première fois depuis longtemps, l'Ouest avait été détrôné par les ch'timis.
Histoire, sans doute, de remuer un peu plus le couteau dans la plaie, notre premier Dico d'or, dans la catégorie juniors scolaires, s'appelle précisément Julie... Breton ! Cette élève de seconde européenne/allemand au lycée Angellier de Dunkerque, déjà finaliste il y a trois ans, était tellement décidée à remettre les pendules à l'heure qu'elle commit une erreur sur réveille-matin... Il en aurait fallu plus, cela dit, pour sonner le glas de ses espérances : le patron de l'Enseignement scolaire, Xavier Darcos, ne devait-il pas confesser la même peu après ? Faute avouée par un ministre est plus qu'à demi pardonnée à une lycéenne ! Belle récompense, en tout cas, pour le Crédit Agricole et l'inspection académique du Nord, lesquels organisent conjointement, depuis quelque dix ans, les épreuves d'une filière scolaire constamment citée en exemple sur le plan national, mais qui attendait toujours la consécration d'une victoire. Merci, Julie !
Tel fils, tel père
Autre couronnement ô combien mérité, celui de Claude Vanhaverbeke, de Faches-Thumesnil. Quand il s'est lancé dans l'aventure en 1995, ce professeur de mathématiques n'avait, de son propre aveu, d'autre intention que d'y pousser son fils, brillant scientifique et lauréat du fameux concours Kangourou. Tel fut pris qui croyait prendre : c'est surtout sur lui que le virus de l'orthographe fit souche, au point qu'il y consacra bientôt la quasi-totalité de ses loisirs. Dico d'argent 1998, c'est tout naturellement que, ce samedi, notre homme a inscrit à son palmarès la récompense suprême, son unique faute sur râle (cet oiseau faisant pourtant partie des rallidés) n'ayant pu, par bonheur, le mettre à l'agonie. Voilà qui devrait, à l'entendre, lui permettre de retourner enfin à ses chères études : seul un échec aurait pu l'empêcher de retrouver ses maths ! À moins que la prochaine Dictée des Amériques, pour laquelle il se trouve qualifié d'office, ne prolonge quelque peu sa dépendance...
Comme deux bonheurs ne viennent jamais seuls, la Roncquoise Delphine Van Brackel devait, dans la catégorie juniors, offrir son troisième « podium » à la région. De quoi pousser, à la suite de l'âne cité par Pivot, un tonitruant eurêka !