Finale nationale des Dicos d'or à La Villette
Et si le Nord ramenait sa science ?
Finale nationale 2002
(Cité des sciences et de l'industrie, Paris)
samedi 25 janvier 2003
Quand le contexte futuriste de la Cité des sciences et de l'industrie les y inclinerait sournoisement, il y a peu de risques pour que les représentants du Nord-Pas-de-Calais restent longtemps dans la lune, ce samedi. C'est en effet une équipe d'expérience qui a mis, dès potron-minet, le cap sur La Villette. Pas moins de quatre concurrents, excusez du peu, ont déjà connu les honneurs d'une finale nationale des Dicos d'or ! C'est notamment le cas de la Roncquoise Delphine Van Brackel (catégorie juniors) et de la Dunkerquoise Julie Breton (juniors scolaires), qui ne totalisent pourtant que trente et un ans à elles deux ! C'est assez dire qu'elles rêvent l'une et l'autre d'une place sur le podium, et les lycées Sévigné et Angellier, qu'elles fréquentent, avec elles.
Briscards et bizuths
Même cas de figure chez le professeur de mathématiques Claude Vanhaverbeke, ténor incontesté du groupe puisque ce senior amateur de Faches-Thumesnil reçut un Dico d'argent à... l'Opéra, en 1999. Il y a gros à parier que, pour le transmuer en or, ce stakhanoviste de la préparation s'en sera remis aux dictionnaires plus qu'aux traités d'alchimie ! Mais la palme en la matière revient sans conteste à cet autre senior amateur qu'est Bertrand Lenoble, de Boussières-en-Cambrésis : après un premier jet au château de Versailles, en 1995, n'a-t-il pas cédé, quelque cinq ans plus tard, aux rappels de l'Olympia ? Nul doute que, pour ce scrabbleur impénitent, chacun des mots que prononcera Pivot comptera double ce matin !
Les « bizuths », cela dit, n'ont pas grand-chose à envier à leurs aînés. Si pour l'autre junior scolaire, le Roubaisien Pierre Machut, il s'agit bien d'un baptême du feu, cela ne sent pas le brûlé pour autant : grâce au Crédit Agricole et à l'inspection académique du Nord, l'élève du lycée Baudelaire a derrière lui la bagatelle de six finales scolaires ! À moins de redoubler, ce qui est rarement la tasse de thé de ces forts en thème, impossible de faire mieux...
Même sérénité chez les cadets scolaires, dont l'inexpérience supposée se trouve compensée par les résultats prometteurs enregistrés lors de la finale régionale du 16 novembre : afficherait-elle, à quatorze ans, la prudence des compétiteurs chevronnés, Louise Robaczynski, d'Anzin-Saint-Aubin, sait que sa performance fut ce jour-là (une seule faute à la dictée pour cette élève du collège Gambetta d'Arras) une des toutes premières sur le plan national. Quant au Lillois Arnaud Assié, scolarisé pour sa part au lycée Sainte-Odile de Lambersart, il entend bien combler le maigre retard qui le séparait de sa rivale grâce aux révisions qu'il s'est imposées depuis lors, avec la complicité agissante de ses proches...
Cro-corico ?
Autre chance sérieuse de cette « dream team », comme on dit dans le français abâtardi d'aujourd'hui : l'Arrageoise Élisabeth Charpentier, professeur de lettres et d'allemand au collège Verlaine de Saint-Nicolas-lez-Arras, ce qui lui vaut de concourir dans la catégorie des seniors professionnels. Quelque chose nous dit qu'elle troquerait de bon cœur les violons aux longs sanglots contre la trompette de la Renommée. Elle en a de toute évidence les moyens, n'ayant trébuché, il y a deux mois, que sur l'orthographe de Cro-Magnon. Que celui qui n'a jamais péché dans ce domaine lui jette la première pierre taillée !