La finale des Dicos d'or aura lieu cet après-midi à l'Olympia
Y chantera-t-on « Les Gens du Nord » ?
Finale nationale 2000
(Olympia, Paris)
samedi 13 janvier 2001
Par Coquatrix ! Voilà qui risque de relancer les traditionnelles rumeurs sur la fin prochaine des championnats d'orthographe... Est-il en effet lieu plus propice aux adieux ? Après avoir annoncé son retrait de Bouillon de culture, Bernard Pivot méditerait-il de rendre aussi son tablier — pardon ! sa blouse — orthographique ? Une chose est sûre : les huit finalistes du Nord-Pas-de-Calais sont les premiers à souhaiter que, pour eux, il s'agisse d'une dernière : cela signifierait qu'ils l'ont emporté et qu'à vie ils sont exempts de dictée !
Ce n'est pas, rassurez-vous, que les intéressés en fassent une obsession : les scolaires que nous avons interrogés n'ont pas sacrifié leurs vacances sur l'autel du participe passé et, s'il leur est arrivé d'avoir les boules, c'était moins à la perspective de la finale qu'à la décoration du sapin qu'ils le devaient. Les garçons, notamment, qu'il s'agisse de Nabil Merchi, de Louvroil, ou de Guillaume Aubron, de Marcq-en-Barœul, avouent sans fausse honte qu'ils ne se sont soumis à aucune préparation particulière : un peu de Bescherelle, de quoi réviser quelques règles, concède le Béthunois Julian Lemaire, seul rescapé du Pas-de-Calais. Du côté des filles (atavisme ou moindre intérêt pour la Playstation ?), on affiche plus de sérieux : les « cadettes » Delphine Vanbrackel, de Roncq, et Anne de Moliner, de Saint-Saulve, quatorze ans toutes les deux, se sont plongées dans les annales des championnats, de même que Céline Delattre, la candidate junior de Wannehain. Mais personne n'a cherché à deviner ce que serait le thème de cette première dictée du millénaire : une rétrospective du XXe siècle, hasarde-t-on timidement ? On n'est pas même sûr que le texte ait un rapport avec l'Olympia, sur lequel les organisateurs ne se seraient rabattus que tardivement. Si l'on en croit les on-dit, il avait d'abord été question du Charles-de-Gaulle, mais le projet est resté en rade, allez savoir pourquoi !
Même décontraction (du moins apparente) chez les seniors qui, à leur décharge, ont l'avantage de connaître la chanson. C'est vrai de Bertrand Lenoble, de Boussières-en-Cambrésis, déjà finaliste dans la catégorie « amateurs » en 1995 : ce docteur en économie n'a pas hésité à épargner ses forces en Espagne, pays où l'orthographe, reconnaissons-le, est moins tarabiscotée ! C'est encore plus vrai du « professionnel » Christian Aubin, finaliste en 1996 à l'Opéra-Comique et... grand choriste devant l'Éternel. Si l'ancien secrétaire de rédaction de La Voix du Nord avoue s'être préparé, il n'en a pas pour autant renoncé à ses autres violons d'Ingres : géographie, botanique, pêche, pétanque. Souhaitons-lui de ne pas rester sur le carreau...
Ces huit ambassadeurs de la région seront encouragés sur place par trois de leurs prédécesseurs, invités à partager le gâteau du 15e anniversaire : Thérèse Rohizki-Wronski, Michèle Balembois-Beauchemin et l'auteur de ces lignes. Belle occasion, pour ce dernier, de démontrer que l'orthographe s'use quand on ne s'en sert plus !