À la fortune du mot

< mardi 27 février 1996 >
Vocabulaire

Si le bissexte se fait désirer, il n'en existe pas moins. On ne peut en dire autant des échéances suivantes, lesquelles seront prises au sérieux... quand les poules auront des dents !

Les calendes grecques. Autrement dit jamais : les Grecs ignoraient tout des calendes... Y renvoyer était une facétie de Romains peu enclins à payer leurs dettes, lesdites calendes, premier jour du mois, étant réservées à cet effet.

La semaine des quatre jeudis. Il y a vingt-cinq ans à peine, le jeudi était encore jour de congé scolaire. Rien d'étonnant, dès lors, à ce que les potaches aient rêvé d'une telle semaine de farniente ! Cependant, l'expression est si ancienne (elle remonterait au XVe siècle, ces quatre jeudis n'étant que deux à l'origine) qu'il a fallu chercher une autre explication : au dire des étymologistes, elle résiderait dans le fait que le jeudi fut longtemps regardé comme un jour gras, parce qu'il précédait le jeûne du vendredi...

La saint-glinglin. La tradition voulait naguère que l'on fût payé une fois l'an, souvent le jour, note Bernard Galey dans son ouvrage Du coq à l'âne, de la fête carillonnée du saint patron de sa corporation : qui ne se souvient, dans le Knock de Jules Romains, du docteur Parpalaid, qui ne touchait ses honoraires qu'à la Saint-Michel ? Si maigres qu'ils fussent, cela valait toujours mieux qu'à la saint-glinglin, inconnue au bataillon comme au calendrier, et pour cause : ce saint-là résulterait d'une confusion, probablement voulue, avec l'homophone seing, qui désignait jadis un signal, un... son de cloche, comme le confirme d'ailleurs l'onomatopée glin-glin !