Évitez de dire :
sous l'emprise de l'alcool
samedi 28 août 2004
L'expression se répand de plus en plus dans les médias. Mieux vaut la leur abandonner et lui préférer, dans la langue surveillée, sous l'empire de. Si emprise, substantif longtemps boudé par les grammairiens, a finalement acquis droit de cité dans notre lexique, c'est au sens exclusif de « domination intellectuelle et morale », exercée par un être qui a sur vous quelque influence. On dira très bien, par exemple, que l'on est « sous l'emprise d'un gourou », voire « d'un parti politique ». En revanche, lorsqu'il s'agit de choses ou de sentiments, et qu'il est seulement question de traduire une dépendance excessive, c'est empire qui s'impose, comme l'attestent les exemples de nos dictionnaires : « sous l'empire de la colère », « sous l'empire du poison ». L'ennui, c'est que les deux termes se ressemblent, et que l'on a tôt fait de les confondre !