Ne dites pas :
c'est très dommage
samedi 13 mars 2004
Pour que la construction fût syntaxiquement défendable, il faudrait en effet que l'adverbe de degré très précédât un adjectif en bonne et due forme. Or, dommage est ici, et de toute évidence, un nom... On se tournera donc plus volontiers vers « c'est vraiment dommage », voire « c'est grand dommage », encore que, reconnaissons-le de bonne grâce, cette dernière version sente un peu son puriste ! La tradition s'opposait jusqu'ici, et pour les mêmes raisons, à ce que l'on dît « avoir très faim, très soif, très peur... » mais certains grammairiens, Joseph Hanse en tête, ont au cours des dernières décennies prêché la mansuétude, considérant les expressions susdites comme des locutions verbales. Pour autant, il n'est pas interdit de continuer à s'en abstenir dans la langue surveillée...