N'écrivez pas :
10 h 05
samedi 28 février 2004
Quand ce serait là l'usage des horaires de chemins de fer, lequel tend, et depuis belle lurette, à faire tache d'huile, les puristes continuent à réclamer, avec une touchante unanimité, que l'on écrive 10 h 5. Une exigence qui déconcerte d'autant plus qu'ils sont très peu à la fonder sur un quelconque argument. Adolphe Thomas, Jean Girodet, Joseph Hanse disent la loi sans la motiver. Seul Henri Bénac, auteur d'un Guide alphabétique des difficultés du français aux éditions Marabout, y va de son interprétation : on ne mettrait pas de zéro devant le chiffre des minutes et des secondes parce qu'« il ne s'agit pas d'un système décimal ». Dont acte. Reste à savoir si cette explication des plus subtiles résistera longtemps encore à la dictature des écrans à cristaux liquides. Et si ce combat-là n'est pas déjà, comme tant d'autres, d'arrière-garde...