Ne dites pas :

elle n'est pas prête de...

samedi 8 novembre 2003

Elle court, elle court, la confusion entre prêt et près, et ce en dépit de nos efforts répétés pour la dénoncer ! Elle ne date d'ailleurs pas d'hier, car, pourquoi s'en cacher, nos meilleurs classiques y succombaient eux-mêmes sans vergogne. Est-ce une raison, cela dit, pour ne pas distinguer aujourd'hui l'adjectif prêt, lequel se construit avec la préposition à, de la locution prépositive près de ? Il n'y va pas seulement de la grammaire, ce qui constituerait un moindre mal, mais encore du sens : faut-il vraiment redire ici que l'on peut être « près de (sur le point de) s'évanouir » sans être pour autant « prêt à (disposé à) le faire » ? Inutile de préciser que l'erreur n'en est que plus flagrante au féminin : si près a le bon goût d'être invariable, prêt se change, lui, en prête, comme pour écorcher l'oreille en même temps que l'œil...