N'écrivez pas :
bâiller aux corneilles
samedi 11 octobre 2003
Quand vous auriez pris garde à placer l'accent circonflexe sur le a et non sur le i, comme on ne le voit hélas que trop souvent, vous n'en commettriez pas moins une confusion regrettable. Il ne s'agit pas ici, en effet, d'« ouvrir involontairement la bouche par un mouvement de large inspiration », ce que vous êtes amené(e) à faire, souvent malgré vous, chaque fois que la fatigue ou l'ennui vous submergent ; mais de rester « bouche bée », de « regarder bêtement en l'air, la bouche ouverte ». C'est bayer aux corneilles qui s'impose dans ce cas précis... et d'ailleurs dans ce seul cas, cette graphie n'ayant plus cours qu'au sein de cette expression figée. Il existe un troisième bailler, cette fois sans accent circonflexe aucun. Mais ce verbe ancien, qui signifiait « donner », n'est plus guère usité que dans une locution issue du jeu de paume et elle-même vieillie : la bailler belle à quelqu'un (« tromper »).