N'écrivez pas :
réveil-matin
samedi 19 juillet 2003
Gageons pourtant que la tentation n'en a jamais été aussi grande depuis que les médias, soucieux de célébrer le centenaire du Tour de France, nous abreuvent d'images de la mythique auberge de Montgeron, laquelle aurait servi d'arrière-plan au départ de l'édition 1903 : son altière enseigne n'arbore-t-elle pas, aujourd'hui comme hier, un RÉVEIL MATIN qui doit sonner mal aux oreilles des habitués de la dictée pivotesque (votre Voix du Nord du 3 juillet) ? Passons sur le trait d'union, si souvent sacrifié que l'on ne s'en offusque plus guère. Hâtons-nous en revanche de remettre les pendules à l'heure : la seule graphie reconnue, et ce depuis toujours, est le composé (invariable) réveille-matin, dont notre moderne réveil ne constitue que l'abréviation. Ne s'agissait-il pas de désigner, à l'origine, « ce qui nous réveille, le matin » ?