Ne vous contentez pas de dire :
renvoyer aux calendes
samedi 5 juillet 2003
De plus en plus fréquente, dans cette expression étonnamment vivace, est l'omission de l'adjectif grecques. Quelque louables qu'en puissent être les raisons (volonté d'alléger la phrase, ou encore souci de préserver une certaine complicité avec un interlocuteur que l'on suppose averti), cette tendance n'est nullement à encourager. N'est-ce pas l'adjectif qui, outre sa saveur, donne à la locution tout son sens ? Puisqu'il s'agit, on le sait, de « remettre à un temps qui ne viendra jamais » ; puisque ces calendes-là doivent s'apparenter à la mythique saint-glinglin ou à la non moins chimérique semaine des quatre jeudis, il est capital qu'elles restent grecques. Les Hellènes, en effet, ne pouvaient connaître lesdites calendes et pour cause : ces jours qui inauguraient le mois sont une innovation du calendrier romain...