N'écrivez pas sans réfléchir :
toute autre chose
samedi 21 juin 2003
Certes, il est quelquefois fondé d'accorder tout. Pour peu que vous signifiiez par là « n'importe quelle autre chose » ; pourvu, donc, que tout soit un adjectif indéfini, rien ne s'oppose (au contraire !) à ce qu'il prenne la marque du féminin. « Venant de lui, toute autre chose nous eût étonnés » n'a évidemment rien que de très correct. Mais si tout tient lieu d'adverbe et peut être remplacé par entièrement, complètement, tout à fait, l'invariabilité est de rigueur. Ce n'est donc pas « Chez les chefs, c'est toute autre chose... » qu'il aurait fallu écrire dans le texte de Jean-Jacques Rousseau proposé aux candidats du baccalauréat technologique, lors de l'épreuve de philo, il y a quelque dix jours. Mais bel et bien « tout autre chose ». Licence orthographique propre au XVIIIe siècle ou négligence des services du bac ? Les paris sont ouverts...