Ne dites pas :
vous n'êtes pas sans ignorer
samedi 10 mai 2003
Votre interlocuteur pourrait s'en offusquer, et telle n'est pas du tout votre intention. Au contraire, vous souhaitez le mettre à l'aise en lui laissant entendre — à tort ou à raison — que vous ne lui apprenez rien, qu'il sait ce dont vous l'entretenez depuis longtemps déjà... Il serait dommage que cette précaution oratoire qui relève de la plus élémentaire courtoisie débouchât sur une muflerie, et tout cela parce que vous vous êtes malencontreusement embrouillé(e) dans votre formule : n'oubliez pas en effet que si deux négations s'annulent, il n'en va pas de même pour trois (ici ne...pas, sans, ignorer) ! « Vous n'êtes pas sans savoir », « vous n'ignorez pas » ou — pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ? — « vous savez bien » serviront mieux, en l'occurrence, votre pensée...