Évitez de dire :
opposer son veto
samedi 1er mars 2003
Qui a dit que le latin était une langue morte ? Jamais il n'a été aussi présent sur le front de la diplomatie, laquelle, par les temps qui courent, se gargarise de casus belli, de conditions sine qua non et, naturellement, de veto. Il n'est sans doute pas inutile de rappeler que ce mot, au contraire de nombre de ses congénères, n'a toujours pas été francisé : il est invariable et ne prend pas d'accent aigu sur le e. Voilà qui permet du moins de ne pas le confondre avec son homonyme véto, abréviation familière de vétérinaire ! Mais là n'est pas, pour les puristes en tout cas, le seul écueil. Mieux vaut encore, selon eux, éviter d'opposer son veto, puisque veto signifiait déjà en latin : « je m'oppose ». Mettre son veto vous préservera en revanche de tout pléonasme. Cela dit, on conçoit que le dilemme de Jacques Chirac ne soit pas seulement grammatical...