N'écrivez pas :
faire bonne chair
samedi 4 janvier 2003
Quand la période, traditionnellement fertile en agapes et en franches lippées, vous y inciterait ; quand, tout bien pesé, cette graphie paraîtrait assez logique au carnivore que vous êtes peut-être, gardez-vous bien, dans l'expression susdite, de substituer une chair toute dégouttante de sauce à son infortuné homonyme, chère. Pur produit du bas latin cara, ce dernier mot désignait en réalité le visage et, bien avant qu'il fût question de gueuleton, il s'est agi, ni plus ni moins, de faire bon accueil à celui qui, à l'improviste, frappait à la porte. Ce n'est que par la suite, et plus précisément à partir de la guerre de Cent Ans, ère de disettes et de vaches maigres s'il en fut, que cet accueil avenant a, le plus naturellement du monde et par le biais d'une métonymie, pris la forme d'un bon repas...