Ne dites pas :
initier un mouvement
mardi 4 septembre 2001
Il ne s'agit d'ailleurs là que d'un exemple parmi d'autres car on ne compte plus, aujourd'hui, les choses que l'on « initie » : conférence, manifestation, méthode... Tours peu orthodoxes s'il en est, initier s'étant de toute éternité borné à signifier « introduire à la connaissance de quelque chose », comme le voulait l'étymologie. Mais voilà que depuis peu, et sous l'influence de l'anglais to initiate — qui se recommande d'un latin moins classique —, chacun lui fait dire « susciter, lancer, prendre l'initiative de quelque chose » ! Une illustration supplémentaire de ce qu'il faut bien appeler le noyautage de notre langue par sa rivale d'outre-Manche, phénomène autrement insidieux et dangereux que la franche adoption d'un mot étranger pour lequel nous ne disposerions d'aucun équivalent...