Évitez de dire :
je reviens de suite !
jeudi 1er septembre 2005
Vous ne seriez, rassurez-vous, ni le premier ni le dernier. Les meilleurs écrivains ont cédé à ce penchant, ô combien coupable aux yeux du puriste, sans doute parce qu'ils trouvaient ce raccourci plus léger, plus aérien, que le classique tout de suite : « L'aspect aimable de Bouvard charma de suite Pécuchet », n'hésitait pas à écrire le styliste Flaubert ! L'ennui, c'est que de suite a déjà le sens de « l'un après l'autre, sans interruption » — on dira très correctement que « l'on a marché deux jours de suite » — et qu'il n'a, en revanche, jamais signifié « sur-le-champ, sans délai ». On accordera aux contrevenants que le contexte permet en général de dissiper toute équivoque. Est-ce néanmoins une raison pour confondre deux locutions dont les attributions respectives sont, une fois n'est pas coutume, parfaitement claires ?