N'abusez pas de :
démystifier
jeudi 23 juin 2005
Avec juste raison, un lecteur nous prend à témoin de l'usage pour le moins contestable qui est fait de ce verbe dans les médias. Trop souvent, en effet, on le confond avec son paronyme démythifier. Quand ce dernier — on sait ce qu'est un mythe — signifie « désacraliser, ôter à quelque chose son caractère imaginaire, réduire à sa seule réalité une chose ou une personne à laquelle on a donné trop d'importance », le premier ne saurait valablement s'appliquer qu'à l'action de « détromper les victimes d'une mystification ». C'est ainsi qu'en s'efforçant de démythifier le référendum, certains hommes politiques ont pu à bon droit clamer leur résolution de démystifier les électeurs... Las ! il faut avouer que nos dictionnaires, tout à leur obsession de « coller » à la réalité linguistique d'aujourd'hui, entérinent cette confusion plus qu'ils ne la combattent !