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Épilogue

Les jours ont passé. L’éphéméride a versé maintes larmes de papier. Sous les rigueurs des premiers frimas, les bronzages ont commencé à pâlir.

Sous celles, non moins impressionnantes, du voisin claustrophobe d’en face, Titine a repris, la mort dans l’âme, le chemin de l’exil qui devait la conduire jusqu’au hangar d’un village voisin, sa résidence hivernale.

Mme Duroc a retrouvé aspirateur et canari. Le fiston s’est replongé, avec le ravissement que l’on devine, dans la prose de Tite-Live et les équations différentielles. Quant à Monsieur, il a renoué avec la cravate. Un signe qui ne trompe pas et qui prouve qu’il œuvre de nouveau pour le bien de la communauté. Autant de tâches astreignantes qui ne laissent plus guère aux loisirs que la portion congrue.

Pourtant, les quelques moments où notre trio s’octroie un peu de détente, ultime oasis dans ce désert singulièrement aride, se voient occupés par une seule et même idée : l’image d’une maison roulante et d’un brin de farniente. Et il n’est pas rare, alors, que Monsieur, jaillissant de derrière les gros titres de son journal, joigne la parole à la pensée :

— Tu te souviens, il y a trois mois, au camp ? Qu’est-ce qu’on était bien !

Une cohorte d’anges passe.

Puis Madame de renchérir, entre deux interminables soupirs :

— Vivement l’année prochaine que l’on reparte !...

 
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